Tiens, j’avais oublié ce à quoi ressemblait la vie

La bonne nouvelle c’est que les affaires vont bien. La mauvaise nouvelle, c’est aussi que les affaires vont bien.

Oups!

La première année d’une entreprise, c’est amusant. C’est le rêve, les balbutiements, on bosse sans avoir de comptes à rendre (ni de comptes qui entrent, mais bon).

La 3e année, en supposant qu’on ait survécu à la 2e année, c’est là que c’est ça devient payant, que le gâteau a figé et que ça s’annonce bien pour faire partie du 20% des entreprises qui fêteront leur 5e anniversaire.

Mais la 2e? Putain!

Quelques yeux avertis auront remarqué une diminution de ma présence ici sur ce blogue, sur Facebook et ailleurs comme dans les 5 à 7. Déjà qu’elle était réduite l’année dernière, là c’est carrément à sec.

Il y a tellement de morceaux à coller pour que le casse-tête tienne. L’intégration des employés, la gestion des attentes des clients (vendre assez pour faire entrer du fric, mais pas trop pour ne pas nous mettre dans le pétrin), le développement de la nouvelle mouture du produit tout en continuant la mise en marché, structurer le message, continuer les tests, rappeler qu’on existe, s’assurer que le produit est aligné sur les besoins de notre clientèle, etc.

En gros : Vendre. Produire. Tester. Vendre. Gérer. Livrer. Ajuster. Répéter. Vendre.

Coordonner tout ça pour que ça devienne une entreprise cohérente et profitable est un peu comme écrire les 1000 premiers chiffres de Pi de la main gauche, les yeux bandés, en sifflant la 9e symphonie de Beethoven et en jouant des pieds un solo de drum de Buddy Rich.

Mais bon, le but n’est pas de faire pleurer personne au contraire, j’ai terriblement du fun à faire ça, même si ça vient avec des sacrifices.

Avec mon expérience, je suis bien au courant des efforts à déployer pour réussir. Rares sont ceux qui réussissent en travaillant 32 heures par semaine. Un moment donné, tout démarrage passe par une phase de débile où le travail occupe l’essentiel de la vie d’un entrepreneur. Je suis drette là dedans.

Jour. Soir. Week-end. La nuit aussi sans doute. Heureusement que ma famille me supporte là-dedans et que mon réseau social est indulgent pour toutes les fois où je dis non à une invitation. Ça fait partie du coût d’opportunité.

Avec tous ces efforts, la nouvelle version du produit qui sortira en janvier sera tout qu’un bond en avant par rapport à aujourd’hui. Le plus drôle, c’est que je n’aurai pas participé directement à la production. Les plaisantins diront que ça explique tout. Mais bon, c’est un sport d’équipe et je suis passé du rôle des technos au rôle des affaires. Rôle que je remplis assez bien par ailleurs! (Bien entouré, ça aide!)

Bref, encore quelques mois et l’année 2 sera chose du passé. Je pourrai alors faire la danse de la victoire.