Le « user generated content » (UGC) ou en français, le contenu généré par les utilisateurs, est plutôt la mode ces temps-ci. Des sites comme Digg et Youtube valent des fortunes grâce à ce modèle. Et les versions similaires poussent comme des champignons. On aimerait tous avoir son site UGC qui roule par lui-même. Vous savez, rester assis en regardant les chèques de Google entrer à la fin du mois!
C’est le genre de recette qui ne fonctionne pas dans le monde réel. Alors de ce côté, Internet amène de belles opportunités. Aussi bien en profiter lorsque ça passe. Malheureusement, beaucoup essaient, mais peu réussissent.
Tout d’abord, ce modèle est probablement aussi vieux que le web lui-même. Pourquoi mon site de rencontres 4adate valait une fortune en 1999? Sûrement pas parce que j’ai programmé des pages ASP avec une base de données! Non, parce que le monde attire le monde et qu’il y avait beaucoup de monde. Ainsi, j’ai fourni une plateforme aux internautes et eux, l’ont rempli de bon contenu.
Bien avant ça, Yahoo! avec son répertoire de sites web. Qui soumettaient les sites web? Les utilisateurs bien sûr! Bref, les exemples ne manquent pas.
Ce que je trouve toujours aussi bête après toutes ces années est de voir que plusieurs croient que c’est une recette magique. Ainsi, on n’a qu’à faire une plateforme quelconque pour un service quelconque afin que les utilisateurs affluent et nous remplissent les poches de chèques Google. C’était peut-être vrai en 1998. Ce ne l’est certainement plus aujourd’hui.
Avec toute la concurrence qu’il y a sur Internet, lancer un site web, UGC ou pas, demande des efforts et du temps. En premier lieu, le fondateur lui-même devrait s’impliquer à 100% et ce, à chaque jour.
Comme on le voit avec Digg où ce n’est qu’un maigre 100 personnes qui fournissent 50% du contenu, il est préférable de s’impliquer soi même et de donner le goût aux autres de s’impliquer également. Sinon, qui est assez dupe pour remplir les poches d’un autre sans que celui-ci ne veuille lever le petit doigt?
Le UGC a plusieurs avantages, le principal étant de faire travailler la force collective pour soi-même. En plus, généralement, c’est de la main d’oeuvre gratuite! Mais il a aussi l’inconvénient d’exiger une masse critique d’utilisateurs. Sans celle-ci, il n’y a rien à faire. Le site sera toujours boiteux.
Bref, avant de se lancer dans un site de UGC, demandez-vous pourquoi vous le faites. Si c’est pour attendre les chèques de Google en ne faisant rien, je vous annonce que ça ne marchera pas! Sinon, il y a d’autres moyens de faire croître un site sans le UGC comme se trouver des collaborateurs. Ça vaut peut-être la peine d’y réfléchir.